Les fermes de Chebaa, la partielle de Baabda-Aley, le départ de Lahoud, le désarmement du Hezbollah, l’armement palestinien… Voilà ce qui intéresse les leaders. Hier, ils se battaient sur tous ces sujets. De nombreux martyrs sont tombés de par leurs fautes et leur refus de dialoguer. Aujourd’hui, ils tentent de s’entendre sur ces sujets. Heureusement ! Mais il aura fallu trente ans pour qu’ils se mettent autour d’une table et s’engagent à régler ces problèmes. Or, le monde a changé. Ces problèmes sont aujourd’hui de second ordre et cela, quoiqu’on en dise. L’avenir du Liban, l’avenir des jeunes, la pauvreté, la fracture sociale, le développement économique, une stratégie globale pour le Liban : voilà ce qu’attendent les Libanais de leurs dirigeants. Nos responsables disent vouloir reconstruire le Liban et bâtir un avenir alors qu’ils ne soulèvent aucune de ces questions essentielles et bloquent en réalité sa progression par leur simple maintien au pouvoir. Dès lors, comment peut-on les croire ? Comment peut-on leur faire confiance ? Comment peut-on les laisser parler en notre nom au niveau international, eux qui n’ont pas évolué ? Ce qu’il faut au Liban, c’est une révolution. La révolution du Cèdre est incomplète. Elle doit être complétée par une autre révolution. Cette révolution ne doit pas être contre Lahoud mais contre l’ensemble de l’establishment politico-économique. Le féodalisme politique et économique qui bloque l’ascenseur social permettant aux Libanais de s’élever socialement doit être renversé.
Michel FAYAD